Mon bel oranger – José Mauro de Vasconcelos

mon bel oranger

Zézé est un enfant de 5 ans, issu d’une famille très pauvre. Indépendamment de la misère où il vivait, il faisait preuve d’une intelligence hors normes qui dépasse de loin celle d’un enfant de son âge. Il était très futé, espiègle et adroit qu’il a été autorisé à commencer ses cours à l’école malgré son jeune âge.

Zézé manquait d’affection dans sa demeure familiale. Il recevait des rossées pour le moindre acte naïf et sans grande importance à ses yeux, mais qui, aux yeux de sa famille, se présente comme étant démoniaque et manquant d’adresse. Toutefois, son entourage n’était pas tout aussi diabolique. Zézé avait deux membres de sa famille très chers à ses yeux. Gloria, sa sœur blondinette qui prends sa défense à chaque fois qu’on le bat ou semonce, et Luis, son frère cadet bien-aimé prenant l’apparence d’un véritable ange qui lui expose la vie dans le plus beau de ses accoutrements.

Le petit enfant trouvait seulement du confort en restant au côté de son pied d’oranger planté dans le jardin de la maison et en lui confessant tout ce qui se produisait de nouveau dans sa vie « d’adulte précoce » ; Les innombrables tribulations qu’il connaissait avec la sévérité de son entourage et sa témérité sans limites. Le petit pied d’oranger était son confident inlassable, son panier de secrets non révélés, l’accueillant de tout ce que son cœur avait besoin de déclarer, tout sauf un unique secret. Une amitié vouée à ne jamais être manifestée. Une amitié qui se transforme par la suite en lien fictif de parenté, puis en traumatisme destructeur pour l’un des protagonistes.

Cette histoire m’a été comme une sorte de secouement. Il est assez connu et récurrent qu’à travers la lecture, une personne peut vivre dans la peau de personnes étrangères, parfois improbables, en ressentant toutes les émotions que celles-ci peuvent éprouver, mais jamais n’ai-je pu expérimenter ce dogme avec une telle acuité qu’en lisant ce roman. Mes larmes coulaient à verse en ressentant le degré de douleur et de misère dans lesquels un petit enfant pourrait vivre. Ces entraves ont réussies à retirer ce brin de naïveté indispensable à un enfant de son âge, qu’il a exprimé un passage qui m’a complètement ébranlée : « Il n’y avait plus d’enfants dans la maison. Il y avait des grands goûtant à une même tristesse par petits morceaux ».

Ma douleur a été encore plus aiguë en découvrant que cet écrit est partiellement autobiographique.  ’éprouve une grande compassion à l’égard de José Mauro de Vasconcelos. Bien que je n’aie jamais expérimenté la douleur et le mépris qu’il éprouvait, je me suis retrouvée dans la peau de ce petit enfant, en me remuant les méninges pour trouver une solution salvatrice à ses problèmes infinis, en faisant appel à l’enfant qui repose en moi pour ressentir l’âpreté de la vie qu’il a été contraint de mener.

Ce roman n’est pas vraiment le genre de lecture idéal à avoir dans un climat aussi gai, mais il faut dire que je n’en ai pas été désappointée, au point de déclarer que celle-ci a été ma meilleure lecture francophone jusqu’à maintenant. Savourez ce roman et ouvrez grand les yeux que les lectures abrutissantes en vogue ont réussi à fermer.

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